De Ville-la-Grand à Canet-en-Roussillon, le FC Kita c'est aussi ça (2ème partie) !

Publié le par Rendez nous le F.C.N. !

L'agression dont a été victime Yvan, supporter nantais présent à Canet-en-Roussillon, nous a paru inquiétante et nous avons donc cherché à en savoir plus. Nous avons contacté les deux autres supporters nantais qui s'étaient déplacés pour ce match amical et c'est Manu (1) qui nous a répondu en premier pour nous donner sa version des faits. Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous n'étions pas au bout de nos surprises puisqu'il y a bel et bien eu une deuxième agression de la part des dirigeants ce soir-là...

Bonjour Manu, peux-tu te présenter ? Tu étais à Canet-en-Roussillon vendredi soir, c'est fréquent que tu suives le FC Nantes, y compris en match amical ?

Bonjour, je m'appelle Manu, j'ai 22 ans et j'habite la région nantaise. J'étais effectivement à Canet-en-Rousillon vendredi soir, accompagné de deux amis, afin de suivre mon équipe favorite. J'essaye de suivre le plus possible le FC Nantes que ce soit en match officiel officiel ou amical.

Avez-vous été bien accueillis sur place ? Vous sentiez-vous en sécurité ?

Oui. Je tiens à dire que nous avons été très bien accueillis par les bénévoles du club de Canet-en-Roussillon. En plus, j'ai même eu le droit de rencontrer quelques joueurs des deux clubs dans le tunnel qui mène des vestiaires au terrain. J'ai ainsi pu échanger quelques mots avec David De Freitas, Jérôme Alonzo, un joueur de Canet mais aussi l'arbitre assistante de la rencontre. Vu cet accueil chaleureux, nous nous sentions bien évidemment en sécurité.

Waldemar Kita dit qu'il a été insulté et qu'il a reçu des crachats. C'est le cas ?

Je vous assure qu'il n'a en aucun cas été insulté. Il n'a pas non plus subi de crachats, ou je ne sais quoi d'autre de notre part. Nous savons qu'il ne peut y avoir aucun dérapage car cela peut desservir les supporters nantais par la suite, et ainsi donner raison aux dirigeants. Il y a en quelque sorte une charte des contestataires et nous la respectons. Cette ligne de conduite a été tenue pendant toute notre présence au stade. De plus, nous ne voulions vraiment nous attirer aucun ennui vis-à-vis du reste du public, d'une part à cause de notre maigre présence mais aussi et surtout pour l'accueil dont nous avions bénéficié.

Dans ce cas, quels sont les slogans que vous avez lancé ? N'avez-vous pas été trop loin ?

Les slogans que nous avons lancé avaient pour but de dénoncer la gestion de Waldemar Kita et de lui rappeler ce que nous pensons de lui. Les slogans étaient du genre : "On voulait les jeunes, pas Lejeune !", "Pigeon d'Or 2009 : félicitations !", "FC Kita, on n'en veut pas !" ou encore "Kita casse-toi !". Je ne pense pas que nous ayons été trop loin dans nos slogans car ce sont les mêmes qui sont lancés à la Beaujoire ou dans n'importe quel autre stade où joue le FC Nantes. C'était seulement dans le but de dénoncer et de faire comprendre aux spectateurs de Canet de quels dirigeants nous avions hérités. Il y a même des supporters du coin qui sont venus nous demander pourquoi nous étions contre cette direction et avec qui nous avons pu discuter calmement. Dans tous les cas, on ne pensait pas que ça allait prendre de telles proportions lors de la mi-temps.   

As-tu assisté à l'agression de ton ami Yvan ? Comment as-tu réagi ?

Je n'ai malheureusement pas assisté à son agression. Nous étions restés dans la tribune pour expliquer nos revendications à deux jeunes de la région. Après son agression, car il s'agit bien selon moi d'une agression avec violences et en réunion, Yvan nous a rejoint en tribune. Il avait vraiment un visage apeuré. Il nous a alors indiqué avoir été mis à terre par Kita fils, Favard et Ribardière et ensuite roué de coups dans un coin pour éviter les regards indiscrets. Il nous a raconté son agression en détail, à nous et aux deux jeunes du coin avec qui nous discutions.

Voulant recueillir des témoignages de la part des personnes sur place, je descends au niveau de la main courante où se trouvait un bon nombre de personnes. A ce moment-là, je croise Kita fils et Ribardière. Je leur demande des explications. Ils semblent très tendus et énervés. Les yeux du fils Kita sont injectés de sang. Après avoir signifié à Ribardière notre intention d'aller porter plainte, il commence par m'agripper par le bras gauche en me tirant vers son véhicule. Il dit qu'il va m'emmener au commissariat. J'essaie de me débattre comme je peux. Il déchire alors mon manteau sur toute la manche, et en me tenant à la gorge il me pousse contre la vitre arrière de sa voiture. Il me dit que ce n'est pas fini et que quoi qu'il arrive, il défendra son employeur, peu importe les moyens.

Pourtant, tu es blessé, n'est-ce pas ? Personne autour n'a réagi ? Comment cela s'est-il terminé ?

Comme je vous l'ai dit, je n'arrive pas trop à m'extraire de l'emprise de Ribardière parce que j'ai une entorse et une fracture au niveau de la main droite. Ribardière a très bien vu le plâtre qui me recouvre la main et tout l'avant-bras. Les personnes présentes ont réagi seulement lorsque l'intendant m'a jeté contre le véhicule. Ils m'ont dit que les méthodes employées par les dirigeants n'étaient pas acceptables mais que c'était normal vu notre comportement.

Après ces deux agressions, tout-est il rentré dans l'ordre ?

Je suis retourné vers mes amis en leur expliquant ce que je venais de subir. Des bénévoles de Canet sont intervenus pour nous dire que si on voulait rester dans le stade, on devrait "fermer notre gueule" et rester assis. On décide de prévenir la gendarmerie de Canet-en-Roussillon pour leur faire part des incidents survenus et de notre sentiment d'insécurité. Pendant la deuxième mi-temps, nous n'avons lancé aucun slogan à l'encontre des dirigeants. On remarque seulement que Waldemar Kita demande au photographe du club de Canet de nous prendre en photo.

Que t'ont dit les gendarmes, puis les policiers ?

Après le match, nous filons directement à la gendarmerie afin de déposer une plainte mais les gendarmes nous recommandent vivement d'aller au commissariat central de Perpignan. C'est moi qui me rend au poste de police le premier car mon ami Yvan est encore très choqué. Je demande à porter plainte, ce qui me sera refusé car je n'ai pas de certificat médical. J'insiste sur le fait que c'est très important pour nous. On me propose alors d'enregistrer une main courante. Pendant cette dernière, le policier me recommande d'aller faire constater les blessures chez un médecin, à Nantes ou sur place. Il insiste également sur le fait qu'une violence en réunion, en plus dans un stade, est une affaire qui peut être traitée au pénal.

Penses-tu que cette affaire ira plus loin ?

Je pense très sincèrement que cette affaire sera étouffée ou alors qu'elle ne sera pas crue par les autres supporters nantais. Cependant, j'espère vraiment être entendu par tous les amoureux du FC Nantes, pour dénoncer le comportement malhonnête de ces dirigeants qui osent frapper les supporters de leur propre club. Cela aurai pu arriver à n'importe lequel d'entre nous. Je me demande vraiment jusqu'où sont capables d'aller ces gens.

(1) Prénom d'emprunt

Publié dans Matchs

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